Dans les pensées naïves, l’adolescence est synonyme de prises de risques, de dangers, parfois de souffrances et de difficultés. Mais ça, ce sont nos représentations, car en vrai, 85% des jeunes vont très bien ! De plus, les modifications cérébrales qui s’y jouent font naître aussi des qualités, des capacités qui vont être nécessaires tout au long de la vie.
Souvent on a tendance à penser que le cerveau se développe dans l’enfance et qu’une fois à l’adolescence les jeunes ont « un cerveau adulte ». C’est faux, car le cerveau continue sa croissance tout au long de la vie. Il y a une surproduction de neurones et de connexions synaptiques chez le fœtus qui se prolonge jusqu’à l’adolescence. Nos multiples connexions neuronales remplissaient notre esprit d’une foule de détails. Comme une éponge, un enfant absorbe tout ce qu’il apprend dans son environnement et stocke dans son cerveau « au cas où ».
Arrivé à l’adolescence, le cerveau commence à faire le tri (supprime les informations devenues inutiles, grâce à l’élagage et intensifié par le stress) et augmente la vitesse de la transmission des données préservées (grâce à la fabrication de myéline). C’est notre expérience qui va déterminer quels circuits neuronaux seront éliminés. Plus le circuit est emprunté, plus il est renforcé ; moins il est utilisé, plus il risque d’être éliminé au cours de l’adolescence.
Ces deux changements fondamentaux permettent une meilleure connexion des différentes zones cérébrales, contribuant ainsi à une meilleure coordination du cerveau. Tous les changements à l’adolescence sont nécessaires pour la survie de l’espèce.
Nous pouvons regrouper les modifications cérébrales qui s’opèrent au début de l’adolescence en 4 catégories :
En conclusion, les modifications du cerveau pendant cette période entraînent des risques, mais créent également des opportunités. Et c’est l’accompagnement de l’adulte, ainsi que sa façon de voir l’adolescence, qui vont donner l’orientation à la vie d’un ado.
L’adolescence n’est-elle pas une merveilleuse crise de folie qu’il ne faut pas laisser passer sans trancher dans le vif de ses sensations.
Dominique Blondeau
Et vous, où en êtes vous ? L’exubérance d’un adolescent vous paraît-elle menaçante ? Combien de nouveaux amis nous sommes-nous faits depuis ces 5 dernières années ? Vivez-vous un train-train quotidien bien terne, banal et prévisible ou est qu’il y a de la place aux nouveaux modes de pensée et de faire ? Ce qu’on voit chez les autres peut parfois nous rappeler ce qui nous manque et éveiller en nous de la frustration. D’ailleurs, à ce sujet, j’accompagne les parents et les professionnels qui sont en contact avec les ados.
Les adolescents ont beaucoup à apprendre des adultes, mais le contraire est vrai aussi. Qu’on soit adolescent ou adulte, utiliser le pouvoir du cerveau tel qu’il émerge durant cette période peut nous aider à vivre des expériences de manière positive pour gagner en bien-être.