Le burnout parental est un trouble psychologique lié au déséquilibre dans la balance ressources – stresseurs en lien avec le rôle du parent. Vous allez me dire « mais l’épuisement parental a toujours existé car être parent est une source de stress ». En effet, vous avez raison. Être parent est une source de stress : transition vers la parentalité, peur pour l’enfant, décodage et satisfaction des besoins du bébé, nos projections, exigences, etc. Mais les changements concernant la parentalité sont intervenus dans la seconde moitié du 20ème siècle avec de nouvelles pressions.
Par exemple, en plus de ce que vous pouvez trouver ici, l’évolution des rôles de genre autre fois clivés. Aujourd’hui, il ne s’agit pas d’occuper une case mais de négocier des rôles changeants. En outre, avoir un enfant aujourd’hui résulte davantage d’un choix personnel, ce qui fait que ce dernier est encore plus investi. A cela s’ajoute la montée des valeurs individualistes qui rentre en contradiction avec l’idée de penser et de s’occuper des autres ; il y a un conflit d’intérêt.
Tout cela fait que les parents viennent consulter non pas parce qu’ils sont inquiets pour les enfants, mais pour eux-mêmes et les difficultés/la souffrance qu’ils rencontrent dans le rôle de parent.
La parentalité est complexe et stressante : ok. Mais en temps normal, le stress est largement compensé par le plaisir, les événements heureux et positifs. La joie compense les stresseurs « ordinaires ». Mais le burnout parental apparaît quand il n’y a pas assez de ressources pour y faire face. Le parent s’épuise, perd du plaisir, devient distant.
Il existe 5 catégories de stresseurs/ressources :
A savoir que les facteurs socio-démographiques et situationnels pèsent moins lourd dans la balance. De plus, aucun de ces facteurs en lui seul, ne peut provoquer un burnout parental. Il s’agit d’une accumulation des facteurs de stress et un manque de ressources !
Le burnout parental est souvent confondu avec d’autre troubles psychologiques : dépression, burnout professionnel,.. A cela peuvent s’ajouter les symptômes secondaires comme l’anxiété, l’insomnie, le trouble du comportement alimentaire, etc. La principale différence provient du fait que le burnout parental est lié avec les difficultés dans le rôle parental et non dans le travail, avec l’enfant ou l’apathie globale.
Il est également à garder en esprit l’impact du genre. En effet, par exemple, les hommes tombent en burnout parental même si les ressources sont présentes. En outre, les conséquences ne sont pas les mêmes également.
Il existe plusieurs conséquences du burnout parental tant sur les adultes que sur les enfants. En effet, le parent peut :
Au niveau des conséquences sur les enfants, on retrouve la négligence, les violences, la somatisation, l’anxiété, etc. Nous pouvons constater qu’un cercle vicieux peut se mettre en place. Par exemple, un parent qui néglige son enfant peut provoquer chez ce dernier des comportements provocateurs.
La prise en charge est variable selon la situation et la personnalité du parent. Mais dans les grandes lignes, elle vise à :
Le soutien social, le travail thérapeutique mais aussi l’évolution de ses propres capacités permettent aux victimes de dépasser le burnout parental et de donner du sens.
Si vous avez un doute, vous pouvez utiliser l’outil de dépistage (test). Il s’agit d’une échelle qui ne vise pas le diagnostic mais le repérage des parents qui ont besoin d’aide.
Si vous vous reconnaissez dans cet article, consultez un spécialiste dans ce domaine pour effectuer un diagnostic différentiel et trouver un accompagnement (prendre rdv).
N’ayez pas honte, ne restez pas seul face à vos problèmes, évoluons ensemble !
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